L’élevage de poulets présente également les nombreuses problématiques listées pour les autres animaux: émission de gaz à effet de serre, pollution et consommation d’eau, etc.
Mais c’est également un mode d’élevage représentatif de l’impossibilité d’allier production intensive et bien-être animal. En effet, en France, les poulets sont majoritairement élevés dans des élevages intensifs (70%), comme les porcs (95%) (les poulets représentent plus de 85% des 892 millions de volailles de chair abattues en France en 2020, sans parler de l’industrie des œufs). Et dans ces élevages, chaque animal dispose d’un espace inférieur à celui d’une feuille A4. Cette donnée suffit à comprendre que ces conditions d’élevage sont totalement incompatibles, et de loin, avec un quelconque respect du bien être animal. Une réduction de 30% du cheptel de volaille permettrait donc à plus de 265 millions d’individus d’éviter cette vie atroce, et permettrait d’augmenter la surface disponible pour les autres en conservant les infrastructures existantes.
Un autre effet de ces élevages concentrationnaires est la forte propension à y faire apparaître et prospérer des maladies. Aujourd’hui, de nombreuses épidémies se sont déclarées ou propagées à cause d’élevage intensifs (on pense bien sûr aux nombreux épisodes de grippes aviaires), obligeant à l’abattage de millions d’animaux pour éviter un risque de transmission à l’homme (mais ne l’ayant pas toujours empêchée, avec par exemple plusieurs milliers de morts humaines dues à la grippe H1N1).
Cela se traduit notamment par l’utilisation intensive d’antibiotiques et le risque d’émergence d’antibiorésistance. En effet, bien que de gros efforts aient été faits depuis quelques années, 40% des antibiotiques utilisés en France sont à usage vétérinaire (en 2018, 471 tonnes à usage vétérinaires pour 728 à usage humain). Réduire les cheptels de 30% permettrait donc de baisser de plus de 10% l’usage d’antibiotiques en France.
Enfin, les volailles représentent 40% de la consommation de soja en France, celui-ci étant très majoritairement importé, et uniquement 6% labélisé sans déforestation, en désaccord avec les objectifs français contre la déforestation importée.